Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/148

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vettes pour connaître, en retirant leur sonde, la qualité de la marchandise. De Kiachta, le thé chemine par terre jusqu’à Tomsk ; il est chargé là dans des barques et voyage sur plusieurs rivières, dont l’Irtitch et le Tobol sont les principales ; il arrive ainsi à Tourmine, de là on le transporte de nouveau par terre jusqu’à Term en Sibérie, où il est embarqué sur la Kama, qui le fait descendre jusqu’au Volga, d’où il remonte en bateau vers Nijni : la Russie reçoit chaque année soixante-quinze à quatre-vingt mille caisses de thé, dont la moitié reste en Sibérie pour être transportée à Moscou pendant l’hiver par le traînage, et dont l’autre moitié arrive à cette foire.

C’est le principal négociant de thé de la Russie qui m’a écrit l’itinéraire que vous venez de lire. Je ne réponds pas de l’orthographe ni de la géographie de ce richard ; mais un millionnaire a toujours beaucoup de chances pour avoir raison, car il achète la science des autres.

Vous voyez que ce fameux thé de caravanes, si délicat parce qu’il vient par terre, dit-on, voyage presque toujours par eau ; il est vrai que c’est de l’eau douce, et que les brouillards des rivières sont loin de produire les effets de la brume de mer… d’ailleurs quand je ne puis expliquer les faits, je me contente de les noter.

Quarante mille caisses de thé !… c’est bientôt dit ;