Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/381

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a sauvé la pureté de la foi, en défendant par toute la terre avec une générosité sublime, avec une patience héroïque, avec une inflexible conviction, l’indépendance du sacerdoce contre l’usurpation des souverainetés temporelles quelles qu’elles fussent. Où est l’Église qui ne se soit pas laissé rabaisser par les divers gouvernements de la terre au rang d’une police pieuse ? Il n’y en a qu’une, une seule, c’est l’Église catholique ; et cette liberté qu’elle a conservée au prix du sang de ses martyrs, est un principe éternel de vie et de puissance. L’avenir du monde est à elle, parce qu’elle a su rester pure d’alliage. Que le protestantisme s’agite, c’est dans sa nature ; que les sectes s’inquiètent et discutent, c’est leur jeu : l’Église catholique attend !!…

Le clergé grec russe n’a jamais été, il ne sera jamais qu’une milice revêtue d’un uniforme un peu différent de l’habit des troupes séculières de l’Empire. Sous la direction de l’Empereur, les popes et leurs évêques sont un régiment de clercs : voilà tout.

La distance qui sépare la Russie de l’Occident a merveilleusement servi jusqu’à ce jour à nous voiler toutes ces choses. Si l’astucieuse politique grecque craint tant la vérité, c’est parce qu’elle sait merveilleusement profiter du mensonge ; mais ce qui me surprend, c’est qu’elle parvienne à en perpétuer le règne.