Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/390

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Je l’avoue ingénument, j’ai passé en Russie un été terrible, parce que je n’ai pu parvenir à bien comprendre qu’une très-petite partie de ce que j’y ai vu. J’espérais arriver à des solutions, je vous rapporte des problèmes.

Il est un mystère surtout que je regrette de n’avoir pu pénétrer, c’est le peu d’influence de la religion en Russie. Malgré l’asservissement politique de l’Église grecque, ne pourrait-elle pas conserver du moins quelque autorité morale sur les peuples ! elle n’en a aucune. À quoi tient la nullité d’une Église que tout semble favoriser dans son œuvre ? Voilà le problème. Est-ce le propre de la religion grecque de rester ainsi stationnaire en se contentant des marques extérieures du respect ? Un tel résultat est-il inévitable partout où le pouvoir spirituel tombe dans la dépendance absolue du temporel ? je le crois, mais c’est ce que j’aurais voulu pouvoir vous prouver à force de documents et de faits. Pourtant, je résumerai en peu de mots le dernier résultat des observations que j’ai faites sur les rapports du clergé russe avec les fidèles.

    bliées, une maxime des courtisans turcs applicable à tous les courtisans, mais surtout aux courtisans russes, ce qui veut dire à tous les Russes ; elle peut servir à marquer les rapports de plus d’une sorte qui existent entre la Turquie et la Moscovie : « Caressez les favoris, évitez les malheureux et ne vous fiez à personne. » Lady Mary Worlley Montagn’s Letters, p. 159, t. II.