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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/437

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cesse Élisabeth, à Dunamunde ; les princes Pierre et Alexis, à Cholmogory. La naissance de ce dernier avait coûté la vie à sa mère. Pour les surveiller, on avait nommé un officier d’état-major, et pour leur service, on avait désigné quelques personnes de condition inférieure. Toute communication avec les voisins leur était interdite. Le gouverneur d’Archangel seul avait la permission de les visiter de temps à autre pour s’informer de leur situation. Ayant reçu l’éducation des gens du peuple, ils ne connaissaient d’autre langue que la langue russe.

Pour l’entretien de la famille de Brunswick et pour celui des personnes qui la composaient, comme pour l’établissement de la maison qu’elle occupait, on n’avait alloué aucune somme ; mais on recevait pour cela du magistrat d’Archangel de dix à quinze mille roubles. On envoyait de la garde-robe Impériale les choses nécessaires pour la famille, et pour les militaires, les objets d’uniforme étaient fournis par le commissariat des guerres.


II.

Dès que l’Impératrice Catherine Il fut montée sur le trône ; elle jeta un regard de pitié sur ses prisonniers, et adoucit la sévérité de leur régime ; s’étant assurée enfin que l’élargissement des enfants d’Antoine Ulric ne pouvait avoir aucune suite sérieuse, elle résolut de les renvoyer dans les États danois et de les remettre sous la garde de la sœur de leur père, la Reine douairière de Danemark, Julienne Marie. Désirant exécuter son projet sans participation d’autrui, l’Impératrice entama avec la Reine une correspondance directe. La première lettre autographe de l’Impératrice sur ce