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LETTRE TRENTE ET UNIÈME.


Yaroslaf, ce 18 août 1839.

La prédiction qu’on m’a faite à Moscou s’accomplit déjà ; à peine au quart de mon voyage, j’arrive à Yaroslaf dans une voiture dont pas une pièce n’est entière ; on va la raccommoder, mais je doute qu’elle me porte au but.

Il fait un temps d’automne ; on prétend ici que c’est celui de la saison ; une pluie froide nous a emporté la canicule en un jour. L’été ne reviendra, dit-on, que l’année prochaine ; cependant je suis tellement habitué aux inconvénients de la chaleur, à la poussière, aux mouches, aux mousquites, que je ne puis me croire délivré de ces fléaux par un orage… ce serait de la magie… Cette année est extraordinaire pour la sécheresse, et je me persuade que nous aurons encore des jours brûlants et étouffants, car la chaleur du Nord est plus lourde que vive.

Cette ville est un entrepôt important pour le commerce intérieur de la Russie. C’est par elle aussi que Pétersbourg communique avec la Perse, la mer Caspienne et toute l’Asie. Le Volga, cette grande route