Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

appui au tact sans rien lui ôter de sa délicatesse. Les bras qui portent ces mains ont une attache solide par leur large omoplate et leur forte clavicule , etc.

L’homme, si favorisé du côté de l’adresse, ne l’est point du côté de la force. Sa vitesse à la course est beaucoup moindre que celle des animaux de sa taille ; n’ayant ni mâchoires avancées, ni canines saillantes, ni ongles crochus, il est sans armes offensives ; et, son corps n’ayant pas même de poils à sa partie supérieure ni sur les côtés, il est absolument sans armes défensives ; enfin, c’est de tous les animaux celui qui est le plus longtemps à prendre les forces nécessaires pour se subvenir à lui-même.

Mais cette faiblesse a été pour lui un avantage de plus, en le contraignant de recourir à ses moyens intérieurs, et surtout à cette intelligence qui lui a été accordée à un si haut degré.

Aucun quadrupède n’approche de lui pour la grandeur et les replis des hémisphères du cerveau, c’est-à-dire de la partie de cet organe qui sert d’instrument principal aux opérations intellectuelles ; la partie postérieure du même organe s’étend en arrière de façon à recouvrir le cervelet ; la forme même de son crâne annonce cette grandeur du cerveau, comme la petitesse de sa face montre combien la partie du système nerveux affectée aux sens externes est peu prédominante.

Cependant ces sensations extérieures, toutes d’une force médiocre dans l’homme, y sont aussi toutes délicates et bien balancées.

Ses deux yeux sont dirigés en avant ; il ne voit point de deux côtés à la fois comme beaucoup de quadrupèdes, ce qui met plus d’unité dans les résultats de sa vue et fixe davantage son attention sur les sensations de ce genre. Le globe et l’iris de son œil sont l’un et l’autre peu variables, ce qui restreint l’activité de sa vue à une distance et un degré de lumière déterminés. La con-