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CARNASSIERS.

On peut faire un sous-genre distinct, des Midaus (Fréd. Cuv.), qui ont les dents, les pieds, et jusqu’aux couleurs des mouffettes, mais dont le museau tronqué prend la forme d’un groin, et dont la queue est réduite un petit pinceau.

On n’en connaît qu’un :

Le Télagon de Java. (Midaus meliceps. Fréd. Cuv. et Horsfield. Jav.)

Noir ; la nuque, une raie le long du dos et la queue blanches, la raie dorsale est quelquefois interrompue au milieu. Son odeur est aussi mauvaise que celle d’aucune mouffette.

Les Loutres. (Lutra. Storr.)

Ont trois fausses molaires en haut et en bas, un fort talon à la carnassière supérieure, un tubercule au côté interne de l’inférieure et une grande tuberculeuse presque aussi longue que large en haut ; leur tête est comprimée et leur langue demi rude. Elles se distinguent d’ailleurs de tous les sous-genres précédents par leurs pieds palmés et par leur queue aplatie horizontalement, deux caractères qui en font des animaux aquatiques : elles se nourrissent de poisson.

La Loutre commune, (Mustela lutra. L.) Buff. VIII, xi.

Brune dessus, blanchâtre autour des lèvres, aux joues et sous tout le corps. On en voit quelquefois de mouchetées, de blanchâtres. Des rivières d’Europe.

Plusieurs loutres étrangères diffèrent à peine de la nôtre. Celle de la Caroline (Lutra lataxina, Fr. Cuv.) devient un peu plus grande, et a quelquefois une teinte plus foncée, et le dessous du corps teint de brunâtre, mais souvent aussi elle n’en diffère point par les nuances. Il y en a au Brésil de toutes semblables celles de la Caroline. Celle des Indes (Lutra nair, id.) paraît seulement un peu plus lisse, et a quelque chose de pâle aux sourcils, mais à peine sensible. Les Indiens savent l’employer pour la pêche, comme nous nous servons des chiens pour la chasse. Celle de Java, nomme Simung (Lutra leptonyx. Horsf. ?), a la gorge plus blanche, et ce blanc remonte sur les côtés de la tête de manière à entourer l’œil. Dans