Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/27

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turellement à beaucoup de personnes, je dois remarquer, d’abord, que je n’ai eu ni la prétention, ni le désir de classer les êtres de manière à en former une seule ligne, ou à marquer leur supériorité réciproque. Je regarde même toute tentative de ce genre comme inexécutable ; ainsi je n’entends pas que les mammifères ou les oiseaux, placés les derniers, soient les plus imparfaits de leur classe ; j’entends encore moins que le dernier des mammifères soit plus parfait que le premier des oiseaux, le dernier des mollusques plus parfait que le premier des annelides ou des zoophytes ; même en restreignant ce mot vague de plus parfait, au sens de plus complètement organisé. Je n’ai considéré mes divisions et subdivisions que comme l’expression graduée de la ressemblance des êtres qui entrent dans chacune ; et quoique il y en ait où l’on observe une sorte de dégradation et de passage d’une espèce à l’autre, qui ne peut être niée, il s’en faut de beaucoup que cette disposition soit générale. L’échelle prétendue des êtres n’est qu’une application erronée à la totalité de la création, de ces observations partielles qui n’ont de justesse qu’autant qu’on les restreint dans les limites où elles ont été faites, et cette application, selon moi, a nui, à un degré que l’on aurait peine à imaginer, aux progrès de l’histoire naturelle dans ces derniers temps.

C’est en conformité de cette manière de voir, que j’ai établi ma division générale en quatre em-