Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

phénomènes nombreux dont se compose la vie d’un animal un peu élevé dans l’échelle : un seul d’entre eux supprimé, la vie entière s’anéantit.

Ainsi la dynamique est devenue une science presque toute de calcul : la chimie est encore une science toute d’expérience ; l’histoire naturelle restera longtemps, dans un grand nombre de ses parties, une science toute d’observation.

Ces trois épithètes désignent assez bien les procédés qui dominent dans les trois branches des sciences naturelles ; mais en établissant entre elles des degrés très différents de certitude, elles indiquent en même temps le but auquel les deux dernières de ces sciences doivent tendre pour s’élever de plus en plus vers la perfection.

Le calcul commande, pour ainsi dire, la nature ; il en détermine les phénomènes plus exactement que l’observation ne peut les faire connaître ; l’expérience la contraint à se dévoiler ; l’observation l’épie quand elle est rebelle, et cherche à la surprendre.

L’histoire naturelle a cependant aussi un principe rationnel qui lui est particulier, et qu’elle emploie avec avantage en beaucoup d’occasions ; c’est celui des conditions d’existence, vulgairement nommé des causes finales. Comme rien ne peut exister s’il ne réunit les conditions qui rendent son existence possible, les différentes parties de chaque être doivent être coordonnées de manière à rendre possible