Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/66

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grand nombre de dispositions qui sont toutes des conditions de la vie ; et l’on conçoit que le mouvement général de la vie doive s’arrêter, si son effet est d’altérer quelqu’une de ces conditions, de manière à arrêter seulement l’un des mouvements partiels dont il se compose.

Chaque corps organisé, outre les qualités communes de son tissu, a une forme propre, non-seulement en général et à l’extérieur, mais jusque dans le détail de la structure de chacune de ses parties ; et c’est de cette forme, qui détermine la direction particulière de chacun des mouvements partiels qui s’exercent en lui, que dépend la complication du mouvement général de sa vie, qui constitue son espèce, et fait de lui ce qu’il est. Chaque partie concourt à ce mouvement général par une action propre et en éprouve des effets particuliers ; en sorte que, dans chaque être, la vie est un ensemble qui résulte de l’action et de la réaction mutuelle de toutes ses parties.

La vie en général suppose donc l’organisation en général, et la vie propre de chaque être suppose l’organisation propre de cet être, comme la marche d’une horloge suppose l’horloge ; aussi ne voyons-nous la vie que dans des êtres tout organisés et faits pour en jouir ; et tous les efforts des physiciens n’ont pu encore nous montrer la matière s’organisant, soit d’elle-même, soit par une cause extérieure quelconque. En effet, la vie exerçant sur les