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corps entier, et traverse de toute part par des nerfs dont les derniers filets s’épanouissent en papilles à sa surface, et y sont garantis par l’épiderme, et par d’autres téguments insensibles, tels que poils, écailles, etc. Le goût et l’odorat ne sont que des touchers plus délicats, pour lesquels la peau de la langue et des narines est particulièrement organisée ; la première, au moyen de papilles plus bombées et plus spongieuses ; la seconde, par son extrême délicatesse et la multiplication de sa surface toujours humide. Nous avons déjà parlé de l’œil et de l’oreille en général. L’organe de la génération est doué d’un sixième sens qui est dans sa peau intérieure ; celle de l’estomac et des intestins fait connaître aussi, par des sensations propres, l’état de ces viscères. Il peut naître enfin dans toutes les parties du corps, par des accidents ou par des maladies, des sensations plus ou moins douloureuses.

Beaucoup d’animaux manquent d’oreilles et de narines ; plusieurs d’yeux ; il y en a qui sont réduits au toucher, lequel ne manque jamais.

L’action reçue par les organes extérieurs se propage par les nerfs jusqu’aux masses centrales du système nerveux qui, dans les animaux supérieurs, se composent du cerveau et de la moelle épinière. Plus l’animal est d’une nature élevée, plus le cerveau est volumineux, plus le pouvoir sensitif y est concentré ; à mesure que l’animal est placé plus bas dans l’échelle, les masses médullaires se dispersent ;