Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/187

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un certain point le degré de salubrité des différents airs.

Cette découverte, origine de la branche de physique qu'on nomme eudiométrie, était de première importance : toutes les sciences naturelles étaient intéressées à posséder une telle mesure, et la médecine en aurait pu surtout tirer un grand parti, si les procédés scientifiques n’avaient pas tant de peine à s’introduire dans la pratique des arts même les plus scientifiques.

La combustion, la fermentation, la respiration, la putréfaction, produisaient tantôt de l’air fixe, tantôt de l’air inflammable, tantôt de l’air phlogistiqué : il y avait donc une infinité de causes capables de vicier l’air ; et cependant, sa pureté n’étant point sensiblement altérée depuis tant de temps que ces causes agissent, il fallait qu’il y eût dans la nature quelque moyen constant de rétablir cette pureté.

Priestley le trouva dans la propriété qu’il découvrit aux végétaux de purifier l’air atmosphérique pendant le jour en décomposant l’air fixe, propriété qui est de plus la première clef de toute l’économie végétale, et qui, jointe à celle qu’ont les animaux de gâter l’air en le respirant, fit entrevoir dès lors, ce que la suite a mieux développé, que le ressort de la vie consiste surtout dans une transformation perpétuelle de fluides élastiques.

Ainsi ces découvertes sur les airs ouvraient un champ tout nouveau aux recherches sur les corps vivants ; la physiologie et la médecine se trouvaient éclairées d’une