chrétiens, sans trop altérer le dogme fondamental de l'unité de Dieu, fit identifier avec la personne de Jésus ces êtres de raison ; que de l'intermédiaire des gnostiques dériva plus particulièrement l'arianisme, tandis que de la personnification du Verbe résulta le consubstantiel d'Athanase et des pères de Nicée, et par conséquent le dogme de la Trinité.
Priestley ne s'éloigna pas moins des opinions communes dans la partie métaphysique de sa croyance. La vraie métaphysique a démontré, dans ces derniers temps, qu'il est impossible à la substance pensante de connaître par elle-même sa propre nature, comme il est impossible à l'œil de se voir, parce qu'il faudrait qu'elle pût sortir hors d'elle pour se contempler, pour se comparer aux autres êtres, tandis qu'au contraire ce n'est qu'en elle et dans ses propres modifications qu'elle les voit ou croit les voir.
Priestley ignora ces résultats, ou ne s'y arrêta point. L'Écriture sainte et l'expérience s'accordent, selon lui, à faire l'âme matérielle ; les fibres du cerveau sont les dépositaires des images produites par les sens ; le pouvoir qu'ont ces fibres d'exciter mutuellement leurs vibrations, est la source de l'association des idées. Le sentiment périt avec le corps ; mais il renaîtra avec lui au jour de la résurrection, en vertu de la volonté et du pouvoir de Dieu. D'ici là nous dormirons d'un sommeil absolu ; la distribution des peines et des récompenses nous attend seulement alors.
Une âme matérielle est soumise à l'empire nécessaire des agents extérieurs : aussi point de libre ar -