Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/270

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plus lieu pour personne ; si l'indulgence de l'Institut n'annonçait son estime singulière pour celui qui en fut l'objet, et si elle ne pouvait faire juger d'avance tout ce que l'on croyait devoir à son mérite, tout ce que l'on attendait de ses travaux, et tout ce que semblaient réclamer en sa faveur les circonstances pénibles par lesquelles il avait passé.

La vie de M. Broussonnet offre une série unique de ces preuves de la haute opinion qu'il avait inspirée aux corps dont il fut membre. Désigné à dix-huit ans par l'université de Montpellier pour devenir l'un de ses professeurs ; nommé à vingt-quatre à l'Académie des sciences à l'unanimité absolue, des suffrages, exemple qui n'avait jamais eu lieu depuis plus de cent vingt années que cette Académie existait ; élu pendant son absence, membre de l'Institut et conservé sur la liste, malgré cette absence devenue nécessairement continuelle par le poste qu'il avait à Montpellier, il fallait bien qu'il réunît deux ordres de qualités qui ne vont pas toujours ensemble, celles qui dominent de la considération et celles qui inspirent de l'attachement ; et c'est à bon droit que nous plaçons en tête de son éloge cette suite d'exceptions honorables si propres à donner de son caractère une idée avantageuse.

Né dans le sein d'une école célèbre, fils d'un homme qui exerçait avec honneur les fonctions de l'enseignement, les sciences entourèrent, pour ainsi dire, son berceau, et ce fut leur langage qu'il apprit le premier à balbutier.

Une curiosité insatiable pour les productions de la na -