Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/279

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que cette première cause de distraction en amena beaucoup d'autres.

Des sociétés d'agriculture avaient été établies dans les différentes généralités, en 1761. Composées pour la plupart de grands propriétaires ou de simples laboureurs, elles avaient mis peu d'activité dans leurs travaux, et celle de la capitale n'avait publié en vingt-quatre ans que quelques instructions. L'intendant de Paris, Berthier de Sauvigny, se fit une espèce de point d'honneur de lui rendre de l'éclat, et ne crut pouvoir confier cette entreprise à personne de plus capable que M. Broussonnet, avec qui il avait eu occasion de se lier en Angleterre.

Celui-ci, en effet, y consacrant dès ce moment tous ses moyens, en fit en quelque sorte une compagnie nouvelle. Des mémoires utiles publiés chaque trimestre, des instructions nombreuses distribuées dans les campagnes ; des assemblées de laboureurs tenues dans chaque canton, pour leur mieux inculquer les procédés avantageux ; des prix distribués solennellement à ceux d'entre eux qui avaient le mieux réussi à mettre ces procédés en pratique, donnèrent bientôt à la société une considération, générale, et déterminèrent le gouvernement à en faire une corporation centrale dont le ressort s'étendrait à toute la France, et qui recueillerait et répandrait de toute part les découvertes et les inventions agricoles. Les personnages les plus illustres ne dédaignèrent point de s'y faire inscrire ; elle eut des assemblées publiques : en un