proprement dite, il y avait toujours du mérite à initier les jeunes gens dans plusieurs découvertes récentes dont l'exposition ne se trouvait encore à cette époque que dans les grandes collections académiques.
Mais c'était par ses travaux de botanique descriptive, et non pas ses ouvrages généraux, que M. Ventenat était destiné à s'immortaliser. Ce mot est ici rigoureusement vrai, quoique nous soyons loin de donner à cette sorte d'immortalité la même valeur qu'à celle que procurent les grandes découvertes et les ouvrages classiques ; mais l'expérience a prouvé qu'en histoire naturelle les recueils de descriptions et de figures sont des monuments que la postérité est toujours obligée de consulter et de citer, et, dans nos discussions savantes, nous entendons tous les jours sans surprise les noms des Seba, des Merian, des Van-Rheede, se mêler à ceux des Tournefort, des Linnæus et des Buffon. C'est une juste récompense du travail utile, de se voir rapprocher sans honte du génie qu'il alimente et qu'il soutient. Si l'on accorde depuis un siècle cet honneur à des ouvrages aussi imparfaits que ceux que nous venons de citer, et dont les figures, refaites ailleurs, sont devenues en grande partie superflues, à combien plus forte raison ne l'accordera-t-on pas à ceux de M. Ventenat, où tous les prestiges de l'art de peindre et de graver s'allient aux descriptions les plus exactes et aux recherches critiques les plus savantes ?
L'Héritier, en mourant, lui avait en quelque sorte laissé une espèce toute particulière de succession ; nous voulons dire les artistes qui s'étaient formés sous ses