en général, combien la nature n'y rappelle-t-elle pas plus puissamment encore à la contemplation.
Comme le voyageur est ravi d'admiration, lorsque, dans un beau jour d'été, après avoir péniblement traversé les sommets du Jura, il arrive à cette gorge où se déploie subitement devant lui l'immense bassin de Genève : qu'il voit d'un coup d'œil ce beau lac dont les eaux réfléchissent le bleu du ciel, mais plus pur et plus profond ; cette vaste campagne, si bien cultivée, peuplée d'habitations si riantes ; ces coteaux qui s'élèvent par degrés et que revêt une si riche végétation ; ces montagnes couvertes des forêts toujours vertes ; la crête sourcilleuse des hautes Alpes, ceignant ce superbe amphithéâtre, et le Mont-Blanc, ce géant des montagnes européennes, le couronnant de cet immense groupe de neiges, où la disposition des masses et l'opposition des lumières et des ombres produisent un effet qu'aucune expression ne peut faire concevoir à celui qui ne l'a pas vu !
Et ce beau pays, si propre à frapper l'imagination, à nourrir le talent du poète ou de l'artiste, l'est peut-être encore davantage à réveiller la curiosité du philosophe, à exciter les recherches du physicien. C'est vraiment là que la nature semble vouloir se montrer par un plus grand nombre de faces.
Les plantes les plus rares, depuis celles des pays tempérés jusqu'à, celles de la zone glaciale, n'y coûtent que quelques pas au botaniste ; le zoologiste peut y poursuivre des insectes aussi variés que la végétation qui les nourrit ; le lac y forme pour le physicien une sorte