que la mesure des hauteurs par le baromètre dut encore être un objet continuel de ses études. Ainsi, tout en parcourant les montagnes en naturaliste philosophe, il faisait connaître l'atmosphère en physicien-géomètre, et nous lui devons en effet presque tout ce que l'on sait de positif sur la composition et sur les mouvements du fluide qui nous enveloppe.
Ces différentes applications de la physique forment dans la grande relation de ses voyages, autant de digressions intéressantes. On le suit avec plaisir dans ces tentatives délicates ; on le voit, dans les situations les plus agréables comme dans les plus fatigantes, ne jamais négliger d'imprimer à ses observations cette rigueur qui fait le sceau et la garantie de la certitude[1]. Il a cependant traité dans un ouvrage à part l'hygrométrie, qui était la plus compliquée et la plus délicate de ces sortes de mesures, et cet ouvrage est l'un des plus beaux dont la physique se soit enrichie à la fin du dix-huitième siècle.
La question serait de connaître combien d'eau en vapeur est contenue dans un volume d'air donné : pour le savoir, il faudrait pouvoir séparer la vapeur de l'air, ou, en d'autres termes, dessécher complètement celui-ci ; opération impossible dans sa totalité, et dont on n'approche jusqu'à un certain point qu'avec beaucoup de temps, en employant des substances avides d'humidité. On se contente donc d'un
- ↑ Voyages dans les Alpes, précédés d'un essai sur l'histoire naturelle des environs de Genève. Neufchâtel 4 vol. in-4o, le premier de 1779, le 2e de 1786, le 3e et le 4e de 1796.