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Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/386

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bitement de se trouver malheureuse, imagine de faire sur elle-même toutes les sortes d’expériences, lorsque l’on essaya tour à tour de tous les hommes qui avaient de la célébrité dans quelque genre que ce fût, il était presque impossible qu’il échappât aux choix populaires.

Nommé suppléant, à la Convention nationale, il n’y entra comme député que vers l’automne de 1793, c’est-à-dire au moment où elle gémissait et faisait gémir la France sons la tyrannie la plus terrible, et cependant plusieurs mois après qu’elle eut commis le plus grand de ses crimes.

D’après ce que nous venons de rapporter de sa vie, il est aisé de juger avec quelles dispositions il y arrivait.

À cette ignorance presque absolue du monde et des affaires, apanage ordinaire des savants de cabinet, se joignait en lui une aigreur bien pardonnable contre un ordre de choses dont il n’avait éprouvé longtemps que des injustices. Sa facilité à exposer avec élégance ces vérités générales contre lesquelles aucun intérêt n’indispose devait lui paraître au moins bien voisine de cette éloquence persuasive qui maîtrise à son gré tous les penchants du cœur. Que de sagesse il fallait pour se taire, avec des tentations si fortes pour parler ! M. de Fourcroy eut cette sagesse. Malgré les reproches publics qu’on lui en fit, il ne monta point à la tribune tant que l'on ne put y paraître sans crainte ou sans déshonneur, et il se renferma dans quelques détails obscurs d'administration, se contentant, pour récompense,