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ÉLOGE HISTORIQUE

DE CAVENDISH,

Lu le 6 janvier 1812

Parmi les hommes que nous avons coutume de célébrer dans cette enceinte, il n'en est que trop qui, ont eu besoin de lutter contre les obstacles que leur opposait l'infortune : celui dont nous allons vous entretenir a eu le mérite bien plus rare, et probablement bien plus grand, de ne pas se laisser vaincre par ceux de la prospérité. Ni sa naissance, qui lui ouvrait un chemin facile vers les honneurs, ni de grandes richesses, qui vinrent subitement lui offrir l'appât de tous les plaisirs, ne purent le détourner de son but : il n'eut pas même en vue la gloire ou les distinctions ; l'amour désintéressé de la vérité fut son unique mobile. Mais, s'il lui fit le sacrifice de ce que les hommes ordinaires ont de plus cher, il en fut récompensé avec une magnificence proportionnée à la pureté du sacrifice. Tout ce que les sciences lui ont révélé semble avoir quelque chose de sublime et de merveilleux : il a pesé la terre ; il a préparé les moyens de naviguer dans l'air ; il a dépouillé