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Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/60

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tre pour ma Reyne, la fille de celuy que mes peres ont connu pour leur Dieu. Athenes pleura ſa Couronne tombée ſous les Temples abatus d’Apollon ; Rome ceſſa de commander à la Terre, quand elle refuſa de l’encens à la lumière ; & Biſance eſt entrée en poſſeſſion de metre aux fers le Genre humain, auſſi-toſt qu’elle a pris pour ſes armes celles de la Sœur du Soleil. Tant qu’à cét eſprit univerſel le Perſe fit hommage du rayon qu’il tenoit de luy, quatre mille ans n’ont pû vieillir la jeuneſſe de ſa Monarchie : mais ſur le point de voir briſer ſes Simulacres, il ſe ſauva dans Pequin des outrages de Babylone. Il ſemble maintenant échauffer à regret d’autres terres que celles des Chinois. Et j’apprehende qu’il ne ſe fixe deſſus leur Hemiſphere, s’il peut un jour ſans venir à nous leur donner les quatre Saiſons. La France toutefois, Madame, a des mains en voſtre viſage qui ne ſont pas moins fortes que les mains de Joſué pour l’enchaîner ; Vos triomphes ainſi que les Victoires de ce Heros, ſont trop illuſtres pour eſtre cachez de la nuit, il manquera plûtoſt de promeſſe à l’homme, qu’il ne ſe tienne toûjours en lieu, d’où il puiſſe contempler à ſon aiſe l’ouvrage de ſes ouvrages le plus