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Page:Cyrano de Bergerac - L autre monde ou Les états et empires de la lune et du soleil, nouv éd, 1932.djvu/353

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Et s’il n’en reçoit quelque trêve,
Maître Jean-Guillaume aujourd’hui (302)
N’officiera point à la Grève.

L’y voilà, pour notre intérêt ;
Vite, bourreau, qu’on le secoue !
Tout va bien, maître Jean est prêt.
Ha ! parbleu, voilà qui me plaît !
Ô justice, que je te loue !
Mais, dans le bel état qu’il est,
Il nous fait encore la moue.

Par Dieu ! ne te rebute pas :
Fais paroître ici ta vaillance,
Imprime tes pieds sur ses bras,
Tiens-t’y droit comme un échalas :
Achève en lui notre souffrance,
Et ne te plains point d’être las
De faire du bien à la France.

Encore trois ou quatre coups,
Mon pauvre maître Jean-Guillaume,
Pèse plus fort, contente-nous ;
Fais si bien avec tes genoux,
Que les carabins de Saint-Côme (303)
Écorchent vite, au gré de tous,
L’écorcheur de ce grand royaume.

Allons bénir Dieu promptement
Dans l’église de Notre-Dame.
C’en est fait : ô l’heureux moment !
Le Bourgeois et le Parlement
Ne craindront jamais cet infâme ;
Le Bourreau prend son vêtement.
Et le Diantre gobe son âme !


épitaphe

Ici gît pour longtemps ou plutôt pour jamais
Un homme dont chacun maudit la destinée :
____Dieu lui veuille donner la paix ;
____De même qu’il nous l’a donnée !