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d’Abel I de Cyrano devant le Bailli du Palais. Celui-ci rend le 26 janvier 1649 une sentence qui oblige les deux frères « à ouyr les comptes des demandeurs ». Après divers incidents de procédure Savinien et Abel, assistés de leur Procureur Me Pierre François, en prennent connaissance les 12 et 15 février. Nous relevons dans ces comptes les détails suivants relatifs à l’existence des deux frères :


La modeste chambre louée par Cyrano lui avait coûté pour onze mois (mars 1648 à février 1049) 58 livres, soit 5 livr. par mois environ ; ses autres dépenses pendant la même période, révèlent une grande économie : Nourriture, 216 livr., chemises, cannessons, chaussures, bas de toile, 15 livr., blanchissage, racoutrage d’habits, 15 livr., bottes neuves et racoutrage de chaussures, 16 livr., 4 sols, 3 deniers, etc., etc. Enfin 200 livr. avaient été versées à Pierre Bignon, marchand bourgeois de Paris, pour lui permettre de remplir la caution, avec contrainte par corps, donnée par lui à Élie Pigou, le maître chirurgien barbier, notre vieille connaissance, sous la condition que ce dernier accorderait, moyennant cette somme, quittance de l’obligation de 400 livres souscrite le 1er  avril 1645, par Alexandre de Bergerac, soit en tout pour Savinien 616 livres, 15 sols, 4 deniers. De son côté Abel avait reçu 466 livres, 3 sols, 6 deniers, dont 40 livres pour bottes neuves et éperons et 4 livres pour un mois de leçons d’écriture chez Barbedor, maître écrivain à Paris.


Cyrano parcourt avec curiosité les petits pamphlets connus sous le nom de mazarinades ; ils répondaient à son tempérament batailleur et à la causticité de son esprit. Frapper rudement avec la plume ou avec l’épée n’était-ce pas toujours frapper ? Il prend Mazarin comme cible et lance, au début de février 1649, sous les initiales D. B. (de Bergerac), Le Ministre d’État flambé. Ce chaste malgré lui — suivant Le Bret — se complaît aux développements obscènes, sa verve égrillarde y est tout à fait