Page:D'Arconville - Mélanges de littérature, de morale et de physique.djvu/413

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SUR LE MARIAGE.


Le mariage ne convient qu’aux gens doués d’un caractère flegmatique, & nullement aux imaginations vives & bouillantes, auxquelles tout état permanent, de quelque nature qu’il ſoit, paroît inſupportable.

Il faut plus de philoſophie pour être heureux étant marié, qu’il n’en faut pour vivre content dans le célibat.

Rien ne prouve tant l’attrait qu’en général un ſexe a pour l’autre, que l’amour dont la plupart des femmes paroiſſent préoccupées pour leur mari, les ſix premiers mois de leur mariage. Comme leur cœur n’a encore rien ſenti, leurs ſenſations ſont auſſi neuves que leurs ſentiments, & elles en ſaiſiſſent les premières impreſſions avec vivacité. Il en eſt de même des hommes qui n’ont point encore connu d’autres femmes avant de