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Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/111

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L’Impératrice porta vivement la conversation sur un autre sujet. Ce qu’elle venait de dire était le premier acte de défiance de la souveraine envers son gouverneur.

Trochu ne comprit pas sur-le-champ la portée de cette demande ; mais peu après, lorsqu’il se trouva avec madame Trochu, femme des plus distinguées et d’un mérite tout exceptionnel, il en eut l’explication :

— Comment ! vous n’avez pas compris qu’on vous prend pour un orléaniste, et que cette demande perfide avait pour but de vous démasquer immédiatement ?


Ibatur in insidias.


L’Impératrice avait été prévenue des décisions de l’Empereur par M. Duperré, qui, en descendant de chemin de fer, s’était rendu directement aux Tuileries. Elle ne fut donc pas surprise de l’arrivée du général Trochu, et suspendit un instant la conversation pour envoyer une dépêche à l’Empereur, lui disant que, pour rien au monde, il ne devait rentrer à Paris.

— C’est bien, dit alors Trochu, ma responsabilité de gouverneur était bien grande avec l’Empereur à Paris ; cette dépêche la diminue singulièrement.

On quitta les Tuileries. Le général Schmitz se rendit aussitôt au Journal officiel afin de faire imprimer, le décret et la proclamation.

A six heures du matin, les deux généraux se retrouvaient