désaffection et la désobéissance flagrante du soldat. Voilà ce qui fit échouer tous les efforts du maréchal pour prendre une offensive effective ; et cela presque autant que la confusion et l’absence de préparatifs, résultant de l’insouciance d’un Empire qui mettait son sort en jeu avec sa fortune !
Quand Bazaine fit des remontrances au sujet des illégalités criantes commises dans la constitution et la procédure du Conseil d’enquête, qui précéda son Conseil de guerre, on lui répondit brièvement : «
Nous sommes en révolution 8. » Ce n’était pas une mauvaise raison en elle-même, mais celui qui la donnait ne se doutait peut-être pas qu’il formulait incidemment, de cette manière, la vraie défense de Bazaine.
Lorsque ce commandant cherchait à tâtons quelque lueur d’autorité légitime pour éclairer son devoir, lorsque la capitulation approchait, les incertitudes pleines de trouble de l’honnête soldat devenaient de l’angoisse.
« Nous sommes en révolution. »
Bazaine était, avec ses bonnes intentions, victime de cet état de chaos, où la France allait à la dérive.