Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/143

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Bazaine espérait encore voir arriver Mac-Mahon. Sans le tonnerre de son propre canon le 31 août, il aurait pu entendre dans l’éloignement un faible son, glas funèbre de l’armée de Mac-Mahon, en ce jour de désastre pour la France. Ce faible son, porté par la brise, venant du champ de bataille de Beaumont, distant de 65 milles, le prince Frédéric-Charles l’entendit de la colline d’Horimont, d’où il observait et soutenait le combat qui avait lieu sur les pentes de Servigny et Noisseville ; mais ce triste et sourd grondement ne parvint pas aux oreilles de l’assiégé.

Après la capitulation de Sedan, les chances de faire une trouée se changèrent bientôt, pour Bazaine, en certitude d’échec. Supposons qu’il ait réussi ; quel eût été son objectif ? quel eût été son sort immédiat ? Il eût été écrasé infailliblement dans la plaine par les Allemands, qui lui eussent ménagé un passage sur un point choisi, s’ils n’avaient préféré le réduire, en l’affamant dans sa forteresse.

Ce n’est pas douteux : ils étaient plus forts que lui, — dans la proportion de deux contre un, — mieux établis, meilleurs marcheurs et plus en train 5.

Il est, sans aucun doute, permis à un témoin oculaire, qui se trouvait du côté des Allemands pendant