L’une des questions sur lesquelles le Conseil de guerre. de Trianon se prononça « affirmativement » fut : si Bazaine avait capitulé sans épuiser tous les moyens de défense à sa disposition, et sans avoir fait tout ce que prescrivaient le devoir et l’honneur. A cette question, purement militaire, les faits suivants répondent pour le lecteur impartial, d’une tout autre façon ; ils n’ont pas été énoncés par Bazaine, mais mis en évidence devant le Conseil de guerre.
Déjà, au 15 septembre, on trouva nécessaire de réduire la ration de pain pour l’armée. Au 15 octobre, le général Coffinières, gouverneur de Metz, informait que 25,000 soldats malades manquaient de médicaments, de soulagements médicaux et de secours de toute espèce. Dix jours avant cette date, le médecin en chef de l’armée avait fait connaître le terrible développement de la fièvre typhoïde, la perte d’innombrables blessés atteints par la cruelle gangrène d’hôpital et par l’impitoyable empoisonnement du sang ; le typhus était si violent qu’il moissonnait les chirurgiens à la faux ; le scorbut était presque général, et une épidémie de dyssenterie avait pris de telles proportions que les hôpitaux, — et Metz tout entier était un hôpital, — n’auraient pu contenir un dixième des malades. Il avait exposé comment les patients atteints de maladies mortelles n’avaient d’autre nourriture que de la viande de cheval sans sel, et un peu de mauvais pain. Comme témoignage personnel