tromper l’opinion, à tromper le pays, s’entendirent. Il parut alors un livre : Metz, campagne et négociations sous le prudent voile de l’anonyme.
Nous verrons plus loin comment M. d’Andlau s’en déclara l’auteur ; mais je tiens auparavant à montrer ce que l’on pensait en Allemagne du jugement que venait de porter Gambetta sur la conduite d’un maréchal de France. Je transcris un article du Berliner Börsen Zeitung, du samedi 5 novembre 1870 4 :
« Au sujet du document dans lequel ces messieurs du gouvernement provisoire de Tours se sont appliqués, par la plume un peu prompte de M. Gambetta, à flétrir comme traître le maréchal Bazaine aux yeux de ses contemporains et de l’histoire, ainsi qu’au sujet de la capitulation elle-même, G. Freitag écrit ce qui suit dans le Messager de la Frontière :
Aussitôt après la nouvelle de la perte de la forteresse, sans connaître les circonstances qui l’expliquaient ; des hommes qui représentent la plus haute autorité chez un peuple considérable, osent outrager, comme des écoliers, l’honneur militaire d’un homme qui, quels que puissent être son caractère et sa conduite, placé dans la situation la plus terrible et qui engageait le plus hautement sa responsabilité, a de toute manière, affronté plus de dangers et fait preuve de plus d’énergie que tous ces messieurs ensemble du gouvernement en ballon qui siège à Tours.
Ce ne serait pas la peine, pour un Allemand, de se préoccuper de leur répondre ; mais comme il s’est trouvé un journal allemand, dont le correspondant militaire a une grande prétention à être tenu en considération, qui a traité