travail destiné à faire connaitré les faits et les choses : sorte de mémoire justificatif, qu’il devait publier en France dans le but d’éclairer le Conseil d’enquête, institué pour juger toutes les capitulations qui avaient eu lieu pendant la campagne.
La lettre suivante du maréchal Canrobert le dissuada de donner suite à son projet :
Stuttgard, 26 novembre 1870.
Mon cher Maréchal,
Les journaux annoncent que vous allez publier une brochure sur votre commandement de l’armée du Rhin.
L’état des esprits en France ne permettra pas d’apprécier ce travail avec le calme et l’équité désirables. Il me parait donc nécessaire, tant dans notre intérêt que dans celui de la vérité, que vous ajourniez cette publication jusqu’à un moment plus opportun. Vous éviteriez, en outre, de livrer vos raisons et arguments aux discussions de presse et de gens qui n’ont ni le droit ni le pouvoir de juger en connaissance de cause. Attendez des temps plus calmes, moins passionnés, et partant plus équitables, et ne cherchez à relever que de l’opinion exprimée au grand jour par un conseil d’enquête, régulièrement convoqué et que vous réclameriez vous-même au besoin.
Je saisis cette occasion, mon cher Maréchal, pour vous adresser l’expression de mon vieil et affectueux dévoûment.
MARÉCHAL CANROBERT.
P.-S. — Peut-être penserez-vous que quatre lignes, dans les journaux sérieux, annonçant votre détermination dans le sens de cette lettre, seraient pour le moment suffisantes.