d’en donner la présidence au duc d’Aumale. Je me rendis immédiatement, pour protester, chez le ministre, le général du Barail, dont le père avait dû autrefois sa réintégration dans l’armée à mon intervention. Je protestai ; le ministre m’objecta mon grand âge et certain article de la loi.
« A cela je répondis que j’ignorais si, pouvant encore tenir douze heures à cheval, mon âge pouvait être un obstacle ; que, quant à la loi, je n’en connaissais qu’une, en vertu de laquelle l’ancienneté est un grade, et que je ne pouvais admettre d’être placé sous les ordres de M. le duc d’Aumale, dont, comme général, j’avais dirigé les débuts lorsqu’il était à peine chef de bataillon.
« Je ne ferai, ajoutai-je, peut-être pas preuve d’autant d’éloquence que lui, mais j’apporterai du moins une expérience qu’il ne peut avoir. Je quittai le ministre en lui disant : « Je serai du conseil comme président, ou je n’en serai pas. »
« On me récusait donc comme président, mais on me désignait comme juge. On m’envoya même des médecins pour constater mon état de santé.
« Je ne pouvais répondre par un refus pur et simple, sans me mettre sous le coup d’un jugement, pouvant entraîner la prison et la destitution.
« J’invoquai alors d’anciennes blessures, constatées par un certificat délivré en 1815 par Larrey et Sue (le père du romancier).