Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/240

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« Paris, 2 décembre 1887.

« Monsieur le Comte,

« Je n’ai, je vous assure, aucune répugnance à répondre à la demande que j’ai reçue de vous tout à l’heure ; mais je crains de ne pouvoir le faire d’une manière qui vous satisfasse.

« Comment me rappeler, en effet, non pas seulement les termes, mais même le sens d’une conversation tenue il y a plus de 14 ans aujourd’hui, et qui, je vous assure, n’a pas eu l’importance que vous semblez y attribuer.

« J’ai reçu, en effet, un matin, la visite du général Schramm, au moment où je m’occupais de la composition fort difficile du conseil de guerre qui devait juger M. le maréchal Bazaine. J’avais grand peine à trouver le nombre d’officiers généraux remplissant les conditions légales exigées pour constituer ce haut tribunal, et, si ma mémoire me sert bien, le général Schramm est venu spontanément m’offrir ses services, mais à la condition, comme vous le dites, d’avoir la présidence, — qui devait lui revenir par son ancienneté de grade, sans parler de son âge et de l’ancienneté et de l’éclat de ses services.

« Je suis absolument certain qu’il ne fut pas question d’autre chose entre nous, et que le général Schramm s’abstint absolument devant moi de toute appréciation personnelle sur le fait même qui servait de base au procès.