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Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/312

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Muni d’une bonne lunette, qu’il avait trouvée au Mexique dans un fort ennemi, il avait interrogé la mer et aperçu, avec un battement de cœur bien naturel, les signaux annoncés.

Rentrant immédiatement chez lui, il alla chercher, sa corde, et l’attacha à une barre de fer placée en travers de la gargouille, qu’il s’empressa de recouvrir de terre.

Ayant fini de dîner, l’inévitable M. Marchi vint rejoindre le maréchal, qui se promenait alors avec le colonel Willette, causant de choses indifférentes.

La conversation tomba sur les aérolithes, les étoiles filantes ; le maréchal dit à M. Marchi :

— Puisque cette question vous intéresse, lisez donc les articles de l’Univers qui ont paru ces jours-ci.

— Ah ! Et que disent-ils ?

— Que nous sommes à une époque de l’année où ces météores sont très nombreux, et si vous regardez bien ce soir, vous en verrez filer un très gros.

C’était jouer avec le danger ; mais il faut connaître le maréchal pour savoir à quel point le danger quel qu’il soit, et les émotions qu’il procure, réveillent la gaîté qui, pendant toute sa carrière militaire, lui a fait conduire ses soldats au feu comme à une fête.

A dix heures les factionnaires venaient, fusil chargé, prendre la garde sur la plate-forme. Aussi, à dix heures moins vingt, prétextant un peu de fatigue, Bazaine salua le colonel Willette et M. Marchi, en leur disant bonsoir.