Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

unie à un de ces hommes, triés sur le volet, que la nature semble avoir comblés de ses dons, et que la patrie honore comme ses enfants privilégiés, comme ses défenseurs.

Aussi toutes les dots sont-elles à la disposition de ces heureux gaillards, qui n’ont que l’embarras du choix parmi les plus belles et les plus riches.

Être madame la capitaine ou madame la lieutenante ! que ne ferait-on pour cela ? Il y a loin de là à la dot réglementaire qu’on exige de la compagne de nos vaillants soldats.

Mais courons après notre régiment, qui a continué à marcher pendant notre digression.

Les hommes sont en pantalon d’une blancheur immaculée ; leur tenue est irréprochable ; les officiers semblent se rendre à une revue de gala. Et, puisque je veux m’efforcer de dire la vérité, ou tout au moins ce que je crois tel, je dois avouer qu’il y a bien longtemps que je n’ai vu défiler en France un régiment d’une tenue aussi parfaite dans son ensemble et dans ses détails.

Nos antiques chapeaux chinois, aux nombreuses clochettes ; nos divers instruments de musique, qui réjouissaient l’œil plus qu’ils n’étaient utiles, maintenant bannis de nos musiques militaires, sont plus honorés que jamais chez les Allemands. Ils y ont ajouté : des plaques de métal suspendues à des hampes, ornées de queues de cheval, des grandes lyres — lyres d’Orphée — en cuivre poli, éblouissantes au soleil, et d’autres