Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/47

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e de l’affection qu’elle et déjà sa mère avaient eu pour mon père. Les ordonnances venaient d’arriver à Arenenberg au moment où j’y entrai moi-même, venant de Constance et allant à Shaffhausen. La duchesse n’en avait pas été assez préoccupée pour interrompre le portrait du vieux vicomte de G. B., auquel elle travaillait.

« La série des événements gigantesques qui ont suivi les ordonnances se déroula successivement pendant mon séjour à Arenenberg, et je dois affirmer que la duchesse n’en témoigna jamais que de l’effroi : il semblait qu’elle pressentît que des combinaisons auxquelles ce bouleversement allait donner lieu naîtrait pour elle un nouvel orage. Jamais un mot ni un geste n’indiqua le plus léger désir de voir ces circonstances la rapprocher d’un trône quelconque, et pas davantage ses fils. Elle accueillit avec joie la lieutenance générale du duc d’Orléans, et annonça l’espoir de le voir roi.

« M. Pasquier, qui était dans le voisinage, comme propriétaire à cette époque du château de Walsberg, ne me parut préoccupé des événements que relativement à la chance qu’ils lui offraient de rentrer au service de la France.

« Il partit peu après dans ce but.

« La duchesse, il m’en souvient, n’exprima, et encore vaguement, qu’un vœu : celui que cette révolution rouvrît les portes de la France à ses enfants, qui en étaient à jamais bannis sans qu’il y eût de leur faute, et qui