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LA COMÉDIE POLITIQUE


Sixième année, N° 228.


BAZAINE


Bazaine vient de publier un livre en Espagne, et ce livre vient de faire pleuvoir de nouveau injures et invectives sur l’ex-commandant de l’armée du Rhin.

Ces injures, il est bien entendu que je ne m’y associe point. Je n’aime pas à flagorner les passions populaires, et la Comédie Politique a l’habitude de dire ce qu’elle pense, sans se soucier le moins du monde de l’éventualité de plaire ou de déplaire.

Est-ce à dire que je vais entreprendre l’éloge du maréchal ?

L’éloge !… Hé ! pourquoi faire ?…

Le maréchal Bazaine n’est point mon homme, je vous assure, et il est encore moins mon coreligionnaire politique.

Je n’oublie pas que sous l’Empire M. Bazaine jouait les mécontents et que c’était une sorte de sous-Trochu, moins loquace que le créateur du genre, mais tout aussi frondeur.

Je n’oublie pas que, surtout en 1870, le nom de Bazaine servait, en quelque manière, d’étendard aux détracteurs du régime.

Je n’oublie pas que c’est le député républicain Kératry qui, le premier, eut l’idée de faire du maréchal Bazaine le généralissime de nos armées marchant au-devant des Pru