La confiance, si nécessaire au soldat, que Napoléon Ier l’appelait son meilleur corps d’armée, faisait absolument défaut. Il est facile d’en établir la raison.
La création de la garde nationale mobile avait indisposé l’armée, qui n’avait pas pris au sérieux ces troupiers d’occasion, ventrus, barbus et chevelus. Elle ne les considérait pas comme des frères d’armes, formant une réserve qui pourrait la soutenir au besoin, mais ne voyait en eux que les partisans de l’émeute, l’armée de la révolution.
Les conférences militaires, également créées par le maréchal Niel, et qui avaient attiré l’attention sur le général d’Andlau, alors colonel, avaient appris à tout le monde, six mois avant la guerre, la triste infériorité de l’effectif de l’armée française, comparé à l’effectif allemand.
Enfin, il avait été porté à la connaissance de tout le monde, dans ces mêmes conférences, que dans huit années seulement, grâce à l’organisation nouvelle, l’armée française pourrait lutter à forces égales avec l’Allemagne.
Il n’y a pas d’armée possible sans une confiance réciproque entre le soldat et ses officiers, entre les officiers supérieurs et les inférieurs.
Si le soldat, trompé par le sentiment populaire, s’était figuré qu’il irait à Berlin comme on va au bois de Boulogne ; s’il était disposé à suivre ses chefs dans cette partie de plaisir, les généraux qui, dix