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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/85

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

du moins presque complètement, reprit avec simplicité ses travaux habituels.

Comme elle achevait une layette pour l’enfant d’une pauvre femme, son mari s’approcha d’elle :

« N’ai-je pas raison, dit-il, quand je vous reproche de préférer vos pauvres à vos amis ? Vous l’avez encore prouvé hier.

— Ils avaient grand besoin de moi et ils ne m’ont pas retenue longtemps.

— Trop longtemps suivant mon opinion.

— Ah ! s’écria Béatrice, ne me tourmentez pas sur ce point, c’est le seul où je ne puis vous céder.

— Je me tais, et je ne veux vous tourmenter en rien, mais permettez-moi de vous souhaiter votre fête le jour même comme les bonnes gens ; ce que j’attendais de Paris, vient de m’arriver seulement tout à l’heure. »

Le marquis présenta alors à sa jeune femme un écrin de velours bleu à ses armes.

« Des bijoux ! dit-elle avec une sorte de regret, j’en ai déjà tant !

— Prenez, » reprit son mari.

Deux miniatures encadrées d’émail et de diamants reposaient sur le velours de l’écrin.

« Mes enfants ! s’écria Béatrice, il fallait leurs têtes aimées pour vous faire pardonner les diamants !

— Vous m’avez appris à acheter moi-même vos