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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/112

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passage entre les arbres, dont chacun pouvait cacher un ennemi. Il n’avait pour se guider que la trace laissée sur le fond vaseux par l’Indien fuyant vers son secret refuge. Ce refuge était généralement un tertre élevé, appelé hommock, couvert d’une épaisse végétation, et au milieu duquel les familles indigènes s’abritaient dans un grossier village. Des lagunes ouvertes entouraient d’ordinaire cet îlot, et au moment où les blancs sortaient de la forêt, ils étaient exposés au feu bien nourri d’un ennemi caché, qui était décidé à se faire tuer plutôt que de livrer les siens. À la fin cependant, traqués d’îlot en îlot, abandonnés ou trahis par leurs alliés, privés d’armes et de munitions, les plus déterminés d’entre les Séminoles, après une résistance vraiment héroïque, furent obligés de se soumettre, ou faits prisonniers par des stratagèmes peu honorables pour leurs vainqueurs. Décimés par les maladies, la faim et surtout par l’abus fatal de l’eau de feu, les tristes restes de cette fière tribu s’embarquèrent pour la Nouvelle-Orléans et de là gagnèrent les prairies de l’Arkansas, où cette civilisation qu’ils ne connaissaient que comme un implacable ennemi allait bientôt encore les atteindre.

Cette lutte avait duré treize ans, de 1830 à 1843, et,