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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/134

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tante, car la voix du canon, retentissant dans le désert, produit sur l’Indien une profonde impression. La prairie, quoiqu’elle soit praticable aux voitures, ne ressemble guère cependant à une grande route les longues marches sur ce terrain difficile, les passages de rivières, la nécessité de s’ouvrir avec la hache un chemin à travers les forêts qu’ils rencontraient çà et là, tenaient constamment en haleine les hommes et les attelages. Parfois, il leur fallait suivre l’allure de la cavalerie, car les expéditions légères entreprises par celle-ci étaient souvent accompagnées de deux ou quatre canons. Ces pièces n’intervenaient, il est vrai, que rarement, lorsque la lutte était assez égale pour leur donner le temps d’arriver sur le champ de bataille, et qu’il était nécessaire de lancer quelques obus au milieu des cavaliers indiens pour compenser l’infériorité numérique des blancs. Mais, en attendant cette occasion, les artilleurs prenaient le fusil ou le mousqueton, et, combattant à pied ou à cheval, partageaient tous les dangers de leurs compagnons. Enfin, les officiers d’artillerie se trouvèrent très-souvent investis, soit par le choix, soit par le hasard de l’ancienneté, du commandement d’expéditions importantes, et ils prouvèrent qu’ils n’avaient perdu aucune des traditions de la guerre du