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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/22

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obtenir la popularité en flattant ses compatriotes, savait leur faire accepter une sévère discipline. Il faut, leur disait-il, que dans une armée règne le plus parfait despotisme. » Le témoignage de ce grand citoyen mériterait d’être médité par ceux qui, au nom de la liberté, prétendent introduire dans les armées cet esprit de critique et d’indépendance qui engendre toujours l’insubordination. D’ailleurs, son despotisme était strictement limité à son rôle militaire, et tempéré par l’estime qu’il inspirait à tous ses inférieurs. Ce ne fut cependant qu’au prix d’opportunes sévérités et de concessions nécessaires qu’il put conserver dans son armée cette organisation qui lui permit d’accomplir sa tâche jusqu’au bout.

Les milices, recrutées dans les bas-fonds de la société, comme en Angleterre, lui causèrent de perpétuels soucis. Sur le champ de bataille, elles provoquèrent plus d’une fois de désastreuses paniques ; dans les camps, elles fomentèrent souvent l’esprit de révolte. Les régiments de volontaires, formés dans un moment d’élan patriotique, étaient bien mieux composés mais ils n’étaient engagés que pour quelques mois, et dans les premiers temps de la guerre les négociations entamées pour prolonger la durée de leur service paralysèrent constamment les opérations militaires.