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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/63

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quelques canons. Un convoi considérable les accompagne, car il faut traverser un désert de quatre cents lieues pour arriver à la capitale du Nouveau-Mexique, Santa-Fé, assise entre deux branches des Cordillères, sur un plateau élevé, éternellement privé de pluie, et où l’on ne rencontre qu’une étroite bande de verdure, sur le bord de la petite rivière qui porte déjà le nom de Rio-Grande. À l’entrée de ce plateau, les Mexicains occupent un défilé de moins de douze mètres de large cette étroite fissure est le seul passage praticable dans la montagne ; il faut que les Américains s’y engagent avec tout leur convoi, et, s’ils sont rejetés dans le désert qui s’étend derrière eux, ils périront jusqu’au dernier. Mais leur audace trouble les Mexicains, qui disparaissent à leur approche ; et, cinquante jours après avoir quitté les rives du Missouri, Kearney et sa petite troupe entrent sans coup férir dans la capitale (22 août 1846).

Mais cette conquête n’était qu’une étape à peine : est-elle assurée que Kearney se lance, avec une simple escorte de cent dragons et deux obusiers de montagne, dans un nouveau désert de quatre cents lieues de large, pour aller donner la main au colonel Frémont sur les rives du Pacifique, et conquérir avec lui la Californie. Frémont, explorateur savant et intré-