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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/66

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derrière elle le reste de la troupe, qui presse en vain ses mulets efflanqués. Les Mexicains font mine de résister, s’enfuient, puis, s’apercevant que, comme les Curiaces, leurs adversaires se sont laissé diviser par leurs allures inégales, ils se retournent brusquement, et leurs longues lances renversent les uns après les autres leurs trop confiants adversaires. Kearney lui-même est frappé de plusieurs coups. Heureusement pour lui, la grosse cavalerie a eu le temps d’arriver, et, malgré l’aspect peu martial de ses montures, son approche suffit pour disperser les Mexicains. Le combat de San-Pascual ouvrit à Kearney toute la Californie s’ils avaient été vaincus, ses hommes auraient péri infailliblement de faim et de misère.

Pendant cette expédition, qui assura à leur chef le titre de gouverneur du nouvel État, les deux régiments de cavalerie que Kearney avait laissés à Santa-Fé ne restaient pas inactifs. L’un, commandé par le colonel Sterling Price, que nous retrouverons plus tard dans l’armée confédérée, étouffait énergiquement la révolte des colons mexicains. L’autre, sous les ordres du colonel Doniphan, parcourait, au cœur de l’hiver, les âpres montagnes habitées par les Indiens Navajos, le seul peuple pasteur de tout le continent ; et, après avoir conclu avec eux un traité