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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/73

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comprirent ses intentions, la première ligne des redoutes était tournée, et la seconde vigoureusement abordée. Ils ont pourtant encore le temps de changer de front et de s’avancer en masse pour défendre cette seconde ligne. Leur feu prend les Américains d’écharpe mais ils avaient placé leur artillerie au sommet de la colline, croyant que, plus une position est haute, plus elle est forte, et ses coups plongeants ne tuèrent qu’un seul homme aux assaillants. Ceux-ci sont cependant arrêtés un moment par un profond ravin. Le premier bataillon de Doniphan, protégé par deux obusiers qui étaient venus au galop se mettre en batterie à cinquante pas des ouvrages mexicains, avait tenté de les enlever à cheval et tiraillait en vain contre leurs défenseurs. Mais le second bataillon, mettant pied à terre, déloge l’ennemi, qui abandonne tous ses retranchements et se laisse pousser de position en position jusqu’à ce que sa retraite devienne une déroute complète. Les volontaires du Missouri avaient combattu également bien à pied et à cheval, mais le succès était dû surtout à l’officier qui avait si hardiment conduit ses deux obusiers. Les Mexicains laissaient derrière eux trois cents blessés et dix canons, et les vainqueurs entraient le lendemain à Chihuahua.