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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/77

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leurs dépôts situés à la pointe Isabel, près de l’embouchure de ce fleuve, longeait la rive gauche en vue même des postes ennemis situés sur la rive opposée. Le général mexicain Arista résolut de la couper par une attaque imprévue. Avertis grâce à un hasard favorable, les Américains se replièrent en hâte sur leurs dépôts menacés. Lorsqu’ils voulurent ensuite aller dégager la petite garnison laissée dans leurs cantonnements, ils trouvèrent Arista qui leur barrait le passage à Palo-Alto (9 mai 1846). Quoique ce général eût tellement perdu toute présence d’esprit que ses compatriotes l’accusèrent de trahison, les Américains se seraient vus contraints de battre en retraite devant la supériorité du nombre et de la position de l’ennemi, sans la solidité de leurs anciens bataillons réguliers. Ceux-ci ne se laissent pas ébranler par la charge impétueuse des lanciers mexicains. Au risque de voir sauter ses caissons, l’artillerie, toujours bien conduite, se jette dans la prairie, qui a pris feu dès le commencement du combat. Masquée par l’épaisse fumée que le vent porte sur les lignes mexicaines, elle se place de manière à les prendre d’enfilade, et elle oblige ainsi l’ennemi à une prompte retraite. C’est en vain que l’arrière-garde mexicaine, s’arrêtant à Resaca de la Palma, cherche à couvrir le