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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/79

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Ne pouvant se frayer un chemin à travers l’immense espace qui séparait Saltillo, où Taylor s’était établi avec l’armée d’occupation, de Mexico, où il fallait aller chercher le traité de cession qu’ils voulaient arracher à leur adversaire, les Américains résolurent d’attaquer celui-ci par le point le plus vulnérable de la côte du golfe du Mexique. Quelques troupes furent réunies pour cela à la Nouvelle-Orléans ; mais il fallut enlever à Taylor ses meilleurs soldats pour former le noyau principal de la nouvelle expédition. Ces préparatifs occupèrent une partie de l’hiver et, au commencement de 1847, presque tous les réguliers que Taylor avait sous ses ordres se dirigeaient sur Matamoras, où ils devaient rallier la flotte partie de la Nouvelle-Orléans, et s’embarquer avec le général Scott pour la Vera-Cruz.

Pendant ce temps-là, les Mexicains, sous le prétexte d’une révolution politique, dite fédéraliste, appelaient au pouvoir l’homme de guerre le plus propre à tenir tête aux envahisseurs. Lorsque, dix ans auparavant, à San-Jacinto, un jeu de la fortune livrait le président Santa-Anna aux belliqueux colons américains du Texas, ceux-ci, au lieu de le fusiller, l’avaient relâché, estimant, disaient-ils, qu’ils ne pouvaient faire à leurs ennemis un plus funeste présent.