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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/86

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Santa-Anna l’avait devancée à la Vera-Cruz, sa véritable capitale, qui l’a vu tant de fois se retirer en solitaire dans sa vaste hacienda, ou paraître subitement au milieu des casernes pour faire quelque pronunciamiento. Le souvenir de cette nuit de 1838 où il fut surpris et blessé par une poignée de nos hardis marins ne l’avait pas découragé. Mais, tout en donnant l’ordre de défendre la place, où il voulait faire oublier le succès de nos armes, il n’eut garde de s’y enfermer en présence des Américains. Il redoutait avec raison la supériorité de leur discipline, de leur esprit militaire, de leur matériel, et surtout leur persévérance. Malgré un de ces terribles coups de vent de Norte, si fréquents et si dangereux sur la rade de la Vera-Cruz, qui interrompit les communications avec la flotte et qui, bouleversant les dunes d’un sable mobile, nivela tous les premiers travaux du génie, le siège marcha rapidement. La ville se rendit, après trois jours de tranchée ouverte et un jour de bombardement, qui ne mirent que soixante-quatre Américains hors de combat.

Mais tous les fruits de ce prompt succès furent perdus par la difficulté des transports, qui est le grand problème de la guerre dans ces contrées dénuées de