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Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/96

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double, la partie qu’il avait perdue une première fois à Cerro-Gordo. Instruit par l’expérience, il comptait bien profiter cette fois-ci des solides bâtisses dont les Espagnols ont parsemé les environs de Mexico. La position de l’armée de Scott était difficile. En sacrifiant ses communications, il avait privé l’ennemi de l’une de ses principales ressources, l’attaque des détachements isolés mais, à la vue des préparatifs de défense faits par celui-ci, il pouvait reconnaître qu’il n’avait pas amené avec lui un homme de trop pour éviter un désastre dont aucune ligne de postes échelonnés sur la route n’aurait pu diminuer la gravité. Ses troupes, pleines de confiance en lui, ne s’étaient pas alarmées d’une mesure qui aurait troublé des soldats inexpérimentés.

Il leur fallait vaincre à tout prix un adversaire redoutable dans les positions qu’il avait choisies. Elles traversèrent heureusement cette épreuve décisive pour le moral du soldat, et le succès justifia l’audace de leur chef. Peut-être furent-elles soutenues par l’exemple de l’aventurier de génie qui le premier soumit Mexico ; car les Américains, qui sont loin de manquer d’imagination lorsqu’il s’agit de leur grandeur nationale, étaient séduits par les souvenirs de Cortès et l’espoir d’égaler ses exploits.