Aller au contenu

Page:Déjacque - A bas les chefs, 2017.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Etablissez des banques de commerce,
Battez monnaie avec de vieux licous…
Au vent du Nord la peur vous bouleverse…
Monopoleurs, de quoi vous plaignez-vous ?

Vous qui rêvez de loisirs et de fêtes,
Femmes du maître ou femmes de commis,
Et gaspillez en de folles toilettes
Tout l’or et plus qu’encaissent vos maris ;
— Pour satisfaire au luxe de vos jupes,
Un check vaut mieux qu’un pauvre billet doux.
Vous vous vendez ; vos amants font des dupes…
— Cœurs sans amours, de quoi vous plaignez-vous ?

Vous dont le bras, ouvriers et manœuvres,
Nourrit un monde oisif et corrupteur,
Vous qui donnez le produit de vos œuvres
Pour, — noirs ou blancs, — enrichir l’exploiteur.
— Sujets soumis, —, on vous parque, on vous fouette.
— Marrons, —, la faim vous traque dans vos trous.
L’esclave-humain ne vit pas, il végète…
Déshérités, de quoi vous plaignez-vous ?

Soit république, empire ou monarchie,
Nargue du nom : — c’est de l’autorité.
— Tant que, courbé sous une hiérarchie,
L’on rampera dans la légalité ;
Tant qu’on n’aura, — de riche à prolétaire,
D’esclave à maître, — aboli tous les jougs,
Le Mal-Stateur régnera sur la terre.
— Civilisés, de quoi vous plaignez-vous ?

Ah ! ce qu’il faut pour vivre en harmonie,
— Vivre du bras, du cœur et du cerveau —