de le réduire en poudre. Chacun des assistants jeta alors une poignée de roses effeuillées sur les dalles du monument. On entonna une hymne à la transformation universelle. Puis chacun se sépara. Les cendres des morts sont ensuite jetées comme engrais sur les terres de labour.
Les humanisphériens prétendent que les cimetières sont une cause d’insalubrité, et qu’il est bien préférable de les ensemencer de grains de blé que de tombeaux, attendu que le froment nourrit les vivants et que les caveaux de marbre ne peuvent qu’attenter à la régénération des morts. Ils ne comprennent pas plus les prisons funéraires qu’ils ne comprendraient les tombes cellulaires, pas plus la détention des morts que la détention des vivants. Ce n’est pas la superstition qui fait loi chez eux, c’est la science. Ils n’ont que de la raison et point de préjugés. Pour eux toute matière est animée ; ils ne croient pas à la dualité de l’âme et du corps, ils ne reconnaissent que l’unité de substance ; seulement, cette substance acquiert mille et mille formes, elle est plus ou moins grossière, plus ou moins épurée, plus ou moins solide on plus ou moins volatile. En admettant même, disent-ils, que l’âme fût une chose distincte du corps, — ce que tout dénie, — il y aurait encore absurdité à croire à son immortalité individuelle, à sa personnalité éternellement compacte, à son immobilisation indes-